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Alors
? Sur scène ? Hier soir ? | Baaaahh... | |
_ | ||
Dis
moi.... | Beeeen... | |
Surtout
que je fais cette page avant de savoir si j'ai été sur scène
en présumant que je l'ai été... | ||
Ouais,
mais le charisme, c'est aussi l'aura de confiance en soi, eh eh
eh !! | ... | |
C'est
dommage qu'il soit dans le passé ton mois du passé, je lui trouve
plus de charisme que toi dans la confiance.... | ... | |
Beaucoup,
beaucoup plus.... | Je
sais je sais je sais... | |
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François-Victor
Hugo - 1865 Être, ou ne pas être, cest là la question. Y a-t-il plus de noblesse dâme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à sarmer contre une mer de douleurs et à larrêter par une révolte ? Mourir.., dormir, rien de plus... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair: cest là un dénouement quon doit souhaiter avec ferveur. Mourir.., dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est lembarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de létreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter. Cest cette réflexion-là qui nous vaut la calamité dune si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde, linjure de loppresseur, lhumiliation de la pauvreté, les angoisses de lamour méprisé, les lenteurs de la loi, linsolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit dhommes indignes, sil pouvait en être quitte avec un simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, doù nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches; ainsi les couleurs natives de la résolution blêmissent sous les pâles reflets de la pensée; ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à cette idée, et perdent le nom daction... Doucement, maintenant! Voici la belle Ophélia... Nymphe, dans tes oraisons souviens-toi de tous mes péchés. André Gide - 1938 Etre ou ne pas être : telle est la question. Y-a-t-il pour l'âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d'une injurieuse fortune, ou à s'armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? Mourir : dormir; c'est tout. Calmer enfin, dit-on, dans le sommeil les affreux battements du coeur; quelle conclusion des maux héréditaires serait plus dévotement souhaitée ? Mourir, dormir, dormir...rêver peut-être. C'est là le hic ! Car, échappés des liens charnels, si, dans ce sommeil du repos, il nous vient des songes...halte-là ! Cette considération prolonge la calamité de la vie. Car, sinon, qui supporterait du sort les soufflets et les avanies, les torts de l'oppresseur, les outrages de l'orgueilleux, les affres de l'amour dédaigné, les remises de la justice, l'insolence des gens officiels, les rebuffades que les méritants rencontrent auprès des indignes, alors qu'un petit coup de pointe viendrait à bout de tout cela ? Qui donc assumerait ces charges, accepterait de geindre et de suer sous le faix écrasant de la vie, s'il n'y avait cette crainte de quelque chose après la mort, mystérieuse contrée d'où nul voyageur ne revient ? Voici l'énigme qui nous engage à supporter les maux présents, plutôt que de nous en échapper vers ces autres dont nous ne connaissons rien. Et c'est ainsi que la conscience fait de chacun de nous un couard; c'est ainsi que la verdeur première de nos résolutions s'étiole à l'ombre pâle de la pensée; c'est ainsi que nos entreprises de grand essor et conséquence tournent leur courant de travers et se déroutent de l'action. Mais tout doux ! La belle Ophélie ! O Nymphe, intercédez pour mes péchés dans vos prières. Yves Bonnefoy - 1962 Etre ou n'être pas. C'est la question. Est-il plus noble pour une âme de souffrir Les flèches et les coups d'une atroce fortune, Ou de prendre les armes contre une mer de troubles Et de leur faire front, et d'y mettre fin ? Mourir, dormir, Rien de plus; oh, penser qu'un sommeil peut finir La souffrance du cur et les mille blessures Qui sont le lot de la chair; oui, c'est un dénouement Ardemment désirable ! mourir, dormir Dormir, rêver peut-être. Ah, c'est l'obstacle ! Car l'anxiété des rêves qui viendront Dans ce sommeil des morts, quand nous aurons Repoussé loin de nous le tumulte de vivre, Est là pour retenir, c'est la pensée Qui fait que le malheur a si longue vie. Qui en effet supporterait le fouet du siècle, L'injure du tyran, les mépris de l'orgueil. L'angoisse dans l'amour bafoué, la lente loi Et la morgue des gens en place, rebuffades Que le mérite doit souffrir des êtres vils, Alors qu'il peut se délivrer lui-même D'un simple coup de poignard ? Qui voudrait ces fardeaux, Et gémir et suer sous l'épuisante vie, Si la terreur de quelque chose après la mort, Ce pays inconnu dont nul voyageur N'a repassé la frontière, ne troublait Notre dessein, nous faisant préférer Les maux que nous avons à d'autres obscurs. Ainsi la réflexion fait de nous des lâches, Les natives chaleurs de la décision S'affaiblissent dans l'ombre de la pensée, Et des projets d'une haute volée Sur cette idée se brisent et viennent perdre Leur nom même d'action...Mais taisons-nous, Voici la belle Ophélie.Nymphe, dans tes prières, Souviens-toi de tous mes péchés. Michel Vittoz - 1977 Etre ou ne pas être, telle est la question. Est-ce à l'âme plus de noblesse que de la fortune les outrages endurer, plutôt que deprendre les armes contre une mer de souffrance, de combattre et de les achever ? Mourir, dormir, rien de plus. Comme au sommeil en nous s'achèvent les tourments, les mille atteintes par la nature à la chair portées, toute l'âme aspire à telle consomption. Mourir, dormir...Dormir, rêver, peut-être oui, mais au sommeil de la mort, les songes à venir, quand règne enfin la paix en notre fatal désordre, nous doivent retenir. Là se tiennent les égards qui prêtent à malfortune longue vie. Et qui supporterait que nous flagelle le temps de son mépris, de l'oppresseur l'injustice, de l'orgueil l'insulte, de l'amour dédaigné les tourments, l'insolence des puissants, de la justice les atermoiements, de l'indignité les rebuffades au mérite patient, quand lui-même pourrait toucher à la quiétude d'un seul coup de lame nue? Qui d'une vie sous le joug à gémir et suer porterait le fardeau si en la mort et audelà ne gisait une quelconque terreur? Aux confins de cette contrée inconnue desquels voyage est sans retour volonté tant s'ébranle qu'elle nous conduit à supporter plus volontiers nos souffrances présentes qu'à voler vers d'autres de nous ignorées. Ainsi la conscience tous nous fait lâches, résolution ses belles couleurs pâlissent à l'ombre de la pensée et plus hautes entreprises, les plus vastes détournent leurs cours sous ce regard et perdent le nom d'acte. Arrête-toi maintenant. La belle Ophélia. Nymphe en tes oraisons garde souvenir de tous mes péchés. William Shakespeare - Je sais pas la date... Hamlet, acte III, scène 1 * To be, or not to be, that is the question, Whether 'tis nobler in the mind to suffer The slings and arrows of outrageous fortune, Or to take arms against the sea of troubles, And by opposing, end them. To die, to sleep No more, and by a sleep to say we end The heart-ache, and the thousand natural shocks That flesh is heir to; 'tis a consummation Devoutly to be wished to die to sleep ! To sleep, perchance to dream, ay there's the rub, For in that sleep of death what dreams may come When we have shuffled off this mortal coil Must give us pausethere's the respect That makes calamity of so long life : For who would bear the whips and scorns of time, Th'oppressor's wrong, the proud man's contumely, The pangs of disprized love, the law's delay, The insolence of office, and the spurns That patient merit of th'unworthy takes, When he himself might his quietus make With a bare bodkin; who would fardels bear, To grunt and sweat under a weary life, But that the dread of something after death, The undiscovered country, from whose bourn No traveller returns, puzzles the will, And makes us rather bear those ills we have, Than fly to others that we know not of ? Thus conscience does make cowards of us all, And thus the native hue a resolution Is sicklied o'er with the pale cast of thought, And enterprises of great pitch and moment With this regard their currents turn awry, And lose the name of action.... Soft you now, The fair OpheliaNymph, in thy orisons Be all my sins remembered |